A l’affiche des Rencontres nationales des Vignerons indépendants tout récemment en Touraine, l’agronome Konrad Schreiber a plaidé avec fougue pour des couverts végétaux gérés sans pression.
A l’affiche des Rencontres nationales des Vignerons indépendants tout récemment en Touraine, l’agronome Konrad Schreiber a plaidé avec fougue pour des couverts végétaux gérés sans pression. - crédit photo : Ingrid Proust
Sol nu, sol foutu, sol couvert, sol prospère ». La maxime de Konrad Schreiber résume à elle seule son appel à couvrir les sols, pour « plus de vie et de fertilité ».
« Avec le retour de la végétation et un sol non travaillé, la complexité biologique s’accroît. L’activité du sol travaille à sa fertilité en recyclant la matière organique.
Laissez votre sol en paix, laissez faire les plantes », a expliqué cet agronome indépendant, lors des Rencontres nationales des Vignerons Indépendants, cette fin mars en Touraine, dédiées à l’agroécologie.
Konrad Schreiber, spécialiste des « sols vivants », est le co-fondateur de Ver de Terre Production, un organisme de formation où il dispense ses conseils pour une agriculture de conservation.
Face aux Vignerons indépendants réunis pour leurs rencontres annuelles, il a détaillé ses préconisations pour l’inter-rang, en semant un couvert « dès les vendanges terminées », avec des légumineuses (féverole en particulier) et une fertilisation organique. « Ce couvert va former une litière, qui va produire de la fusariose, un agent anti-mildiou, déclare Konrad Schreiber, qui conseille de couvrir tous les rangs, et d’entretenir cette végétation en la roulant. Quant au cavaillon, « y appliquer un peu de glyphosate, c’est mieux que de le travailler ! On peut cependant passer des brosses, abîmer un peu les herbes, mais sans travailler le sol. Cela détruit le sol, et la trésorerie ! Soyez des viticulteurs, et pas des exploitants viticoles qui exploitent leurs sols ».
Konrad Shreiber ne cache pas cependant que l’arrêt du travail du sol peut entraîner après 5 ans de la compaction et des pertes de rendement. « Mais il existe des techniques pour passer les ‘années de misère’ sans échec, indique l’agronome.
Vous pouvez utiliser des bactéries pour décompacter, aider la vigne avec des biostimulants (silice pour renforcer l’immunité et la paroi végétale, oligoéléments), de l’azote foliaire. La fertilisation doit être appropriée car il faut 3 à 4 ans pour que la vigne s’adapte aux couverts et à leur concurrence. ».
Pour Konrad Schreiber, les couverts, outre leur intérêt pour la fertilité du sol, ont aussi un autre atout : « si la vigne est noyée dans la végétation de façon homogène, elle sera protégée face aux gelées blanches ».
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